Géographie
Le territoire de La Pesse
Vue aérienne depuis le sud de La Pesse
Le territoire de la commune de La Pesse s’appuie : au nord, sur Coiserette et Les Moussières; à l’est, sur Bellecombe, et, dans l’Ain, sur Chezery-Forens au sud, dans l’Ain, sur Champfromier et Belleydoux; à l’ouest, sur Les Bouchoux.
La commune a une superficie de 2426 hectares et ses deux plus grands côtés font environ 6 km du nord au sud et 4,5 km de l’est à l’ouest. La Pesse a une étendue forestière d’ environ 1440 hectares cependant la commune possède une surface relativement faible de 116 hectares soumise et gérée par l’ONF. Une partie importante des terres est exploitée en prairies et pré-bois.
Histoire et caractéristiques du relief jurassien
Le relief jurassien est marqué par la très grande dissymétrie de son organisation.
De la chaîne du Noirmont, plongeant de près de 1000 mètres sur la plaine suisse, la montagne jurassienne s’abaisse vers la Bresse avec une pente moyenne beaucoup plus douce.
Trois chaînes, de moyenne montagne, structurent la Haute-Chaîne, de l’est vers l’ouest : le Noirmont, le Risoux, le Mont Noir. S’étirant vers l’ouest,vient ensuite le Jura des Plateaux constitué d’une série de paliers dont les altitudes vont décroissantes vers la plaine de la Bresse.
Le territoire des Hautes-Combes, auquel est rattaché celui de La Pesse, est situé sur la chaîne du Risoux à une altitude moyenne supérieure à 1000 mètres.
Il y a 250 millions d’années, l’histoire du Jura débute par une vaste plaine inscrite sur un socle primaire totalement érodé. Puis, 50 m.a. plus tard, une mer envahit ce territoire et s’y maintient pendant environ 130 m.a.. Pendant toute cette période de l’ère secondaire, différentes couches sédimentaires (marnes, sel, calcaire) s’empilent sur le socle primaire qui s’enfonce lentement. C’est au tertiaire, à -60 m.a., que démarre le processus qui donnera naissance aux Alpes. La sortie de cette formation montagneuse crée des poussées horizontales très puissantes qui viennent plisser, d’est en ouest, les différentes strates sédimentaires situées sur l’actuel Jura.
Le quaternaire, à -2 m.a., est marqué par la mise en place de glaciers qui envahissent toutes les vallées. Leur lente progressions a façonné significativement le relief. Durant les phases chaudes qui se sont succédées durant le quaternaire, l’action des eaux courantes; fonte des glaciers et eaux de pluies, a largement participé à la mise en œuvre du relief que nous connaissons aujourd’hui. Ces événements géologiques ont créé un relief très contrasté : monts peu élevés aux formes adoucies mais entaillés de gorges profondes, vallées parallèles contribuant à l’existence d’enclaves favorisant des modes de vie autarciques.
Ce relief, si particulier, s’exprime au travers d’un vocabulaire spécifique :
- Mont : chaînon correspondant à un anticlinal.
- Val : dépression allongée (synclinal) située entre deux anticlinaux.
- Cluse : gorge par laquelle une rivière coupe un mont ou une succession de monts pat le travers du pli.
- Combe : dépression longitudinale due à l’érosion, située au sommet et dans l’axe du pli.
- Crêts : surplombs qui encadrent la combe.
- Chapeau de Gendarme : repli qui affecte les couches intérieures d’un synclinal.
- Relief inversé : inversion du relief par l’érosion.
- Plateau à structure plissée : succession de synclinaux et anticlinaux se développant parallèlement les uns aux autres.
L’érosion karstique des dalles de calcaires fissure et sculpte la roche en lapiaz et lésines ou les creuse en dolines, dépressions fermées de quelques mètres. Ces dolines sont aussi nommées « empossieux », mot à rapprocher de noms de lieux-dits près de La Pesse comme l’Embossieux et l’Embouteilleux. Le regroupement de plusieurs dolines en une seule dépression de grande envergure est appelé un ouvala. Quand une doline s’ouvre sur un gouffre souterrain, elle se nomme, alors, un aven. Une vallée sèche résulte de la disparition d’un cours d’eau dans une ou plusieurs pertes. Le cours d’eau peut réapparaître, en aval, sous forme de résurgences.
Ces structures géologiques sont visibles en de nombreux points :
- les formes superficielles de dilution de la roche
- La Roche des 3 Commères
- Les lésines de Buclans
- Les lapiaz de Septmoncel et Longchaumois
- Les dolines des Mouilles et de la combe de Laisia
- L’ouvala de Chaudezembre
- La vallée sèche de l’Embouteilleux et de l’Anquerne
- La perte du lac de Bellefontaine
- les formes souterraines
- Les grottes de Sainte-Anne, de Valfin-les-Saint-Claude, de la Grusse, du Célary, le trou Picard
- les résurgences, sources, cascades…
- Résurgences et cascades du Flumen
- Résurgence de la Doye Gabet
- Exurgence du Trou de l’Abîme et du Merdasson
- Source intermittente de Noire-Combe
- Gorges de la Bienne
- Cascade de la Queue de Cheval
- Cascade des Combes et du Pont de la Pitié
- l’érosion glaciaire
- Les lacs des Rousses, de Lamoura, des Mortes..
- les combes
- La combe du Tacon, de Bellefontaine, de l’Abîme, du Tressus, de la Simard, d’Orvaz, de Chevry et de Vulvoz-Choux
- les cluzes
- La cluze du Flumen, de Sur les Grès, de la Roche Blanche, de Morez, du Col de la Savine, l’enfilade de la Bienne
- les monts
- Le mont de la Forêt du Massacre, des Bois de Tresburry et de Ban, de la Forêt du Risoux
- les vals
- Le val de l’Orbe, de Lamoura, de la Bienne, de Septmoncel, de Viry
- le relief inversé
- Le Mont Fier
- Le repli synclinal perché des Moussières
- les structures plissées
- Le plateau de la région des Moussières
- des formes plus complexes
- Le Chapeau de Gendarme
- Le Pli en Champignon de la Cernaise
- Le rocher du Frênois, le Crêt pourri, le mont Bayard
Quatre étudiants de l’École nationale supérieure de Paysage ont parcouru notre territoire en 2016 et 2017 pour partager avec vous leur lecture de ces paysages: Carte des Paysages – Replis et déplis des Hauts Monts du Jura (pdf de 18,9Mo).
Dernière mise à jour: février 2018